mercredi 3 avril 2013

Les Rougon-Macquart : La joie de vivre, critique par Florentine Raffard.

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La joie de vivre, d’Emile Zola (1884)


Pauline Quenu n’a que onze ans, quand elle devient orpheline et qu’elle est recueillie par des cousins éloignés : les Chanteau, des bourgeois ruinés. Ils habitent à Bonneville, un village miséreux, situé sur la côte normande, que la mer menace perpétuellement de détruire sous la violence de ses marées et ses vagues. Pauline grandit là-bas et se distingue par son altruisme, sa bonté et sa gaieté ; qualités qu’elle conservera tout au long du roman, bien qu’elle se fasse petit à petit dépouiller de son argent par la famille Chanteau et les pauvres du village.  A l’âge de dix-sept ans, elle tombera amoureuse de son cousin Lazare, éternel pessimiste,  ravagé par la peur de mourir et incapable d’être heureux.  Même si son amour est réciproque, Lazare va s’enticher de Louise, une amie d’enfance  coquette et superficielle. Pauline, ayant comme unique défaut la jalousie, parviendra malgré tout à accepter cette idée, car seul lui importe le bonheur de ses proches, même si le sien doit en pâtir. Elle poussera même les jeunes amants à se marier.                                                                                                                                           
 
La souffrance et la maladie sont omniprésentes au fil de l’histoire ; M. Chanteau souffre de violentes et récurrentes  crises de gouttes que seule Pauline parvient à calmer, Mme Chanteau décèdera suite à quelques jours d’agonie et de délire et même notre héroïne frôlera la mort. Finalement, Pauline mènera une vie morose puisqu’elle choisira de rester auprès de son oncle malade à Bonneville alors que tout semblait lui promettre une vie trépidante…

Ce roman est le douzième volet du cycle des Rougon-Macquart ; c’est aussi l’un des moins connus mais pour autant, sa valeur littéraire n’en est pas amoindrie. Vous pourrez le trouver chez votre libraire dans l’édition Livre de Poche, à un prix de 4€55.  Ne vous laissez pas décourager par le nombre de pages, au nombre de 447, car l’histoire  est réellement captivante.

Eponine94

 
Commentaires :

-J’ai beaucoup aimé ce livre, car il était relativement facile à lire pour un roman du grand maître « Zola ». Les descriptions ne sont pas d’une longueur démesurée ; le style est plutôt objectif, et semble retranscrire la réalité sans grandes envolées lyriques. N’étant pas une grande lectrice, je l’ai dévoré en moins d’une semaine.

GaladrielXP (27/01/2013 à 15 : 23)

-Un livre très intéressant… d’un point de vue social et historique. En effet, comme tous les autres romans des Rougon-Macquart, La Joie de vivre se focalise sur des milieux sociaux particuliers ; celui de la bourgeoisie provinciale avec la famille Chanteau, mais aussi de la misère et la débauche, que l’on retrouve chez les habitants de Bonneville.

L’intérêt de ce roman à aussi une visée philosophique, je trouve, si l’on s’intéresse de plus près au personnage de Lazare. En effet, l’époque correspondant à l’histoire est caractérisée par d’immenses progrès scientifiques et médicaux. La vision de l’Homme sur le monde est chamboulée. Lazare, en quête de savoir,  fait des études et pense qu’il pourra contrôler et comprendre tous les phénomènes obscurs et inexpliqués, en particulier la mort, qui l’effraie beaucoup. Mais plus il avance dans sa vie et ses études, plus il se rend compte que l’Homme ne contrôle rien et qu’il est impuissant. Un roman très psychologique, au final.                                                                                      Dans la préface, il est dit que Zola s’est inspiré de lui dans le personnage de Lazare, car la mort de sa mère l’aurait dévasté.

HarryPotter19 (27/01/2013 à 16 : 04)

-Je ne suis pas d’accord avec toi GaladrielXP quand tu parles de retranscrire la réalité. Le personnage de Pauline est inhumain. Elle est belle, intelligente, gaie, divertissante, et son unique but dans la vie est de faire le bonheur de son entourage. Elle semble être parfaite, et je ne pense pas qu’il existe sur Terre une personne aussi vertueuse. Zola a voulu créer un idéal je pense ; donc dire qu’il a voulu retranscrire la réalité est faux dans ce roman.

RomanNoirParis (27/01/2013 à 18 :50)

-Le roman m’a plu mais la fin est bâclée : on a le droit a moins de cinq lignes d’explication sur le suicide de la servante Véronique, qui est pourtant présente tout au long de l’action. L’ultime ligne est la phrase « Faut-il être bête pour se tuer ! », prononcée par M. Chanteau, à propos du suicide inattendu de la fidèle servante. Cette phrase ironique tranche complètement avec le tragique de l’histoire.  Je ne comprends pas qu’un si grand auteur ait achevé son roman comme cela.

LaGentilleThénardier (27/01/2013 à 18 : 58)

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